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BIPOLAIRES 64/40

Troubles bipolaires: fréquents et mal diagnostiqués

La 2e journée annuelle qui leur est consacrée devrait permettre de déstigmatiser cette maladie et de prôner une prise en charge globale des patients.

 

Aujourd'hui, en France, 2 % de la population – soit près de 1 300 000 personnes – est atteinte de troubles bipolaires et 25 % de ces patients font des tentatives de suicide (fatales dans 15 % des cas). Ces chiffres ont de quoi inquiéter les victimes de cette maladie et leurs familles. Et le choix de la date du 30 mars pour en faire une journée mondiale destinée à « déstigmatiser » cette affection peut étonner, puisqu'il s'agit de l'anniversaire de naissance de Vincent Van Gogh, un peintre aussi connu pour la beauté de ses œuvres que pour la récurrence de ses problèmes mentaux. Selon Wikipedia, plus de 150 psychiatres ont tenté d'identifier sa maladie et une trentaine de diagnostics différents ont été posés. Il a fini par se suicider à l'âge de 37 ans…

Certes, depuis, la psychiatrie a beaucoup progressé. Il n'empêche : les troubles bipolaires restent mal compris. Ils se caractérisent par une alternance de phases dépressives et de phases d'exaltation (dites maniaques) qui va entraîner des troubles importants au niveau de la pensée, des actes, des émotions, du comportement et de l'état physique. Ces épisodes sont entrecoupés de périodes pendant lesquelles certains patients vont très bien, alors que d'autres (30 à 50 %, selon les travaux) souffrent toujours de troubles cognitifs (mémoire, attention…). Quant au sommeil, il reste perturbé chez plus de huit patients sur dix ayant un trouble bipolaire en rémission.

Dix ans pour poser un diagnostic !

Les formes diverses de cette maladie et le fait qu'elle apparaisse souvent entre 15 et 25 ans (une période parfois « difficile » de l'existence) ont une conséquence assez logique : il faut du temps pour poser le diagnostic. Une récente étude l'estime à dix ans. Cela retarde évidemment la prise en charge et son efficacité. « Les conséquences sont désastreuses tant sur le pronostic de la maladie que sur la qualité de vie des patients, chez lesquels on observe des taux élevés de chômage, de ruptures familiales, de dépendances à l'alcool et à la drogue et de tentatives de suicide », déplorent les responsables d'Argos 2001. Leur but est donc d'améliorer le diagnostic, en collaboration avec FondaMental, une fondation de coopération scientifique dédiée à la recherche sur les maladies mentales, et le soutien du laboratoire d'excellence Bio-Psy.

Une fois identifiés, ces patients doivent bénéficier de soins personnalisés. En effet, les enjeux sont multiples. Les personnes souffrant de troubles bipolaires ont également d'autres problèmes, des « comorbidités somatiques », comme le disent les médecins, qui réduisent en moyenne de dix à vingt ans leur espérance de vie. Il s'agit notamment du syndrome métabolique (associant hypertension artérielle, obésité et diabète), retrouvé deux fois plus souvent que dans la population générale, selon une étude menée par les centres experts de FondaMental sur un grand nombre de patients. Ces derniers doivent aussi être soutenus dans leurs efforts thérapeutiques puisque la moitié de ceux qui sont stabilisés ou peu symptomatiques ne suivent plus correctement leur traitement. Et risquent donc de rechuter.

 

PAR  Anne JEANBLANC Publié le 30/03/2016 Le Point.fr



10/07/2017
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