Bonjour,
C'est bien une première, jamais jusqu'à ce jour je n'aurais pensé m'exprimer sur cette maladie. Elle fut diagnostiquée en 2007, mais parfois les médecins ne conseillent pas forcément en terme de démarche administrative pour faire reconnaître ce handicap. Aussi on ne m'a pas dit que je pouvais demander une rqth. Pourtant, je ne pouvais plus exercer le même métier, et j'ai du aussi bien changer le métier que le nombre d'heures, à perte bien sûr, car sans invalidité. J'ai travaillé 10 ans comme cela, et ai été en rémission, ce qui m'a permis de ne pas avoir de traitement pendant 8 ans. J'ai donc pensé, que non, on s'était trompé, je n'étais pas bipolaire, mais avait eu une simple dépression sévère. Aussi j'ai décidé de revenir à mon métier initial en cdd, enfin, proche, et ai augmenté le nombre d'heures. Ce fut le scénario catastrophe, l'ambiance de travail excécrable avec un management vertical et histérique. Bref j'ai eu la deuxième crise de ma vie avec une hospitalisation. La, on me parle de rqth et d'invalidité. Après un an d'arrêt, je m'inscris à pôle emploi et demande l'invalidité niveau 1. La grande question se pose, dire ou ne pas dire que l'on a un handicap psychique. Je décide de dire dans mes candidatures. Silence radio. Je décide de ne pas dire, un entretien mais pour 35 heures de contrat. Impossible. Alors je me dis, pourquoi ne pas faire les ménages. Je dis mon handicap et tente. Ce n'était pas chez des gens, mais dans des bureaux. Cela dit avec un temps de travail nettement inférieur à la tâche demandé. Trop de stress donc. Et pourquoi ne pas tenter une formation, oui très bien, mais une formation sur Bayonne à temps partiel, cela n'existe pas. Pour le sur mesure avec un handicap, il faut aller à Pau. Il reste alors à distance. Mais je n'y crois plus. J'ai un Bac +3 LEA, un titre de secrétaire médical, un demi titre d'assistante comptable, un DEAS, un BAFA. Intellectuellement je semble ok, et pourtant la concentration sur une longue durée semble être un problème. Animatrice, les enfants ce sera trop de stress. Assistante comptable, la rigueur et la concentration permanente derrière un ordinateur, cela sera trop de stress aussi. Secrétaire médicale, le téléphone sonne constamment et il faut tout faire en même temps. Bref, une vie d'effort, pour réussir professionnellement. Un échec permanent pour tout. Je n'ai réussi qu'une chose. J'ai une famille formidable. Cette maladie, est détestable, et de plus, ne semble pas avoir bonne réputation chez un employeur. Je me demande si l'invalidité niveau 2 ne serait pas mieux. Mais on ne m'a jamais rien dit sur cette possibilité. Je suis demandeur d'emploi, on ne peut plus m'évaluer, car je ne suis plus sur un lieu de travail. Voilà, pour ce témoignage de colère et de déception. Je n'ai pas ce que je mérite. Je vous souhaite à tous bien du courage, car il en faut pour faire en sorte de ne pas sombrer dans la mélancholie.
